La Couleur de Peau des Anciens Égyptiens |
On sait qu'à partir d'une analyse microscopique pratiquée en laboratoire, on peut déterminer avec précision la couleur de peau des anciens Égyptiens. À partir de la mélanine, pigment brun foncé ou noir, insoluble, présent à l'état normal dans la peau, les poils, les cheveux, la choroïde (membrane de l'oeil) et certaines régions du cerveau, auxquels il donne leur pigmentation, on peut connaitre la couleur de peau d'un individu. Le fait que très peu de chercheurs ont eu la possibilité d'effectuer de telles analyses sur les momies égyptiennes laisse à penser que le résultat déjà connu pourrait remettre en question bien des affirmations idéologiques.
Cheikh Anta Diop |
La mélanine qui a pour but de protéger la peau des rayonnements ultraviolets du soleil (responsable de l'accentuation du processus de vieillissement), à cette particularité qu'elle se conserve durant des millions d'années dans la peau. Le procédé de momification n'a pu détruire la mélanine présente sous la peau des Égyptiens. Certains chercheurs qui ont eu la chance d'effectuer des analyses sur des momies égyptiennes sont arrivés à la conclusion que les Égyptiens de la période pharaonique avaient la peau noire . En effet le taux important de mélanocyte trouvé était supérieur à la quantité présente chez un individu blanc.
Depuis quelques années, la science a beaucoup évolué dans le domaine de la biologie moléculaire, on peut maintenant appliquer dans le cadre de l'archéogénétique, l'analyse de l'acide désoxyribonucléique (ADN) pour l'étude des momies égyptiennes, pour référence les travaux menés dans ce domaine par Svante PÄÄBO, qui confirme l'origine Africaine noire du peuple de la vallée du Nil.
Si certaines évidences comme la situation géographique de l'Égypte et son climat menaient déjà à cette conclusion, cette dernière affirmation qui fut d'ailleurs consignée dans le tome II de l'histoire générale de l'Afrique édité par l'Unesco a encore du mal à être acceptée de nos jours.
La quantité de mélanine chez un individu dépend de plusieurs facteurs, l'hormone (qui contient la mélanine), l'hérédité, le facteur pathologique. Exposées au soleil, les populations noires qui possèdent beaucoup de mélanocytes fabriquent encore plus de mélanine que les populations blanches. A l'inverse, les populations du nord (anglais, suédois) ont peu de mélanocytes et ne fabriquent que peu de mélanine. Ceci explique pourquoi certaines personnes sont noires et d'autres pas.
Le professeur polyvalent Cheikh Anta Diop et son équipe ont effectué des analyses sur des échantillons qui ont été prélevés au laboratoire d'Anthropologie physique du musée de l'Homme à Paris sur les momies provenant des fouilles de Mariette en Égypte.
Les résultats obtenus démontrent que la population de l'Égypte ancienne avait la peau noire.
Ci-dessous la méthode employée par le Pr Cheikh Anta Diop dans son livre "Antériorités des civilisations Nègres" :
"Le dispositif suivant (cf. schéma ci-après) pourrait être expérimenté en vue du dosage de la mélanine en quantités relatives.
On utilise une propriété caractéristique de la mélanine, celle de devenir fluorescente par irradiation aux ultra-violets.
La source lumineuse qui fournit les ultra-violets doit être rigoureusement la même, on prendra par exemple une lampe à vapeur de mercure, utilisée sous une tension rigoureusement constante, pour l'étalonnage des divers échantillons.
Les dimensions des échantillons (coupes minces de peau ou de matière végétale, contenant les mélanocytes répartis en couches) sont exprimées en g/cm2 ou plus exactement en mg/mm2.
Entre la source lumineuse et la préparation, on intercale dans l'ordre : 2 filtres anticalorifiques, 2 filtres U.V. (ultra-violet) et un filtre bleu.
Les deux premiers empêchent l'échauffement des deux suivants et celui de la préparation. Tandis que les trois autres, les deux filtres U.V. et le filtre bleu, servent à arrêter complètement toute la partie visible du faisceau, de sorte que les ultra-violets seuls atteignent la préparation.
Dosage de la mélanine par fluorescence Cheikh Anta Diop (1967) |
Celle-ci devient instantanément fluorescente en émettant des radiations de longueurs d'ondes supérieures à celles des U.V. qui ont provoqué le phénomène, donc des radiations situées dans le spectre visible et qui, diffractées par les molécules de la préparation, prennent une direction différente de celle du faisceau initial.
Sur le trajet du faisceau émergeant ainsi créé, on dispose dans l'ordre, un filtre d'arrêt, opaque cette fois-ci aux U.V., et qui ne laisse passer que la partie visible du spectre, puis un collimateur de lumière permettant de focaliser le maximum de lumière émergeant en un point.
Cette lumière est concentrée sur toute la surface (et non en un point) de la fenêtre d'un photo-multiplicateur.
L'intensité du courant créé dans le photo-multiplicateur est proportionnelle à la densité lumineuse, c'est-à-dire au taux de photons qui frappent la surface de la fenêtre.Ce courant est préamplifié, puis amplifié et mesuré ou enregistré.
Le taux de courant est nécessairement proportionnel au nombre de cellules mélanocytes présentes dans la préparation, et à la quantité de mélanine contenue dans celle-ci.
La préparation doit être suffisamment mince (couche mono-cellulaire sinon monomoléculaire) pour que son absorption soit négligeable.
En rapportant le taux de courant enregistré par unité de temps aux dimensions de la préparation, exprimées en g/cm2, on aura un chiffre caractéristique de la quantité de mélanine contenue dans la préparation. Il s'agit dans cette première phase d'une mesure relative qui n'a qu'une valeur comparative.
Son intérêt apparaît, lorsqu'on étudie plusieurs échantillons de provenances diverses et que l'on veuille comparer des taux relatifs de mélanine contenue dans chaque échantillon.
Ce test dûment appliqué à deux échantillons respectivement prélevés sur un sujet mélanoderme et sur un sujet leucoderme devrait conduire à des résultats significatifs. Et de ce fait, il devrait permettre de comparer la pigmentation des momies égyptiennes à celle des races actuelles, afin de déterminer par ce procédé à laquelle de ces races elles appartenaient : ce point de vue intéresse l'histoire et l'archéologie.
Cette méthode permettrait de distinguer entre un vrai mélanoderme et un leucoderme, apparemment nigrifié, par les produits de momification.
En effet deux cas peuvent se présenter, soit que les produits de momification contiennent des substances susceptibles d'entrer en fluorescence sous l'effet des ultra-violets, soit qu'ils n'en contiennent pas.
Dans le premier cas, les deux échantillons peuvent subir une préparation (bain dans divers solvants appropriés et nettoyage) identique qui permettrait de considérer, sans erreur notable, comme à peu près équivalents, les taux résiduels de substances étrangères dont les effets s'équilibreraient ainsi.
De sorte que la différence du courant fourni après le traitement des deux échantillons est imputable à l'unique facteur résiduel, qui est la différence des taux respectifs de mélanine contenue dans les deux échantillons.
Cette façon de procéder peut être rendue légitime par la connaissance chimique des éléments constitutifs des produits de momification.
Dans le deuxième cas, la peau est seulement noircie par les produits de momification au point qu'il devienne, exceptionnellement, impossible de distinguer par le seul examen de l'épiderme, une momie grecque de celle d'un nègre. Mais les produits de momification ne donnent pas un phénomène de fluorescence. Dans ces conditions, la cause d'erreur précédente n'existe pas, et les deux échantillons malgré leur identité apparente révéleront une différence ethniquement caractéristique sous l'effet des radiations ultra-violettes. On pourrait ainsi procéder à un étalonnage d'échantillons divers et établir une gamme ethnique.
On peut déterminer la quantité totale de lumière transportée, dans un temps donné, par le faisceau lumineux, en intégrant le signal, en fonction du temps, au moyen d'un condensateur chargé par l'électrode de sortir du récepteur photomultiplicateur.
Il est également possible de retrouver le phénomène impulsionnel, en modulant la lumière par obturation rotative, et l'amplification en sen d'autant plus aisé.
Dosage de la mélanine en quantité absolue
On pourrait même tenter, par ce procédé, d'arriver à doser quantitativement la mélanine.
En effet, on n'est pas encore arrivé à doser ce corps organique. Or son dosage quantitatif serait important sur le plan scientifique. On procéderait à divers étalonnages à partir de quantités connues de mélanine pour essayer de tracer des courbes de taux de courant en fonction du poids exprimé en g/cm2 et en tenant compte du phénomène d'absorption. Mais ceci sort déjà du cadre de ce livre".
Les résultats des analyses pratiquées par le Pr Cheikh Anta Diop furent présentés en février 1974, lors du Colloque du Caire qui avait pour thème : Le peuplement de l'Égypte ancienne et le déchiffrement de l'écriture méroïtique. (cf. Histoire Générale de l'Afrique - Études et documents 1, UNESCO, Paris 1978, et Histoire Générale de l'Afrique, Tome II, Paris, Jeune Afrique/Stock/UNESCO, 1980).
Le professeur Cheikh Anta Diop avait par la suite
demandé à pratiquer les mêmes analyses sur les momies royales de Thoutmosis III,
Sethi Ier, et de Ramsès II, ce qui lui
fut refusé, comme fût poliment déclinée l'offre présentée par des
scientifiques japonais d'analyser l'ADN de la célèbre momie du pharaon
(Toutankhamon) à l'aide d'un
nouveau type d'appareil très performant, qu'ils étaient prêts à céder par
la suite au musée. Nombre de scientifiques et de musées, dont celui de Londres
,ont procédé à l'expérience, sans prendre la peine, curieusement, d'en publier
les résultats. Bizarre? La question reste posée.
shenoc le 14/04/2008
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