HeGel (1770-1831)

ou la conception méprisante de l'humanité

Hegel le "Philosophe"

Ce qui caractérise en effet les Nègres, c'est précisément que leur conscience n'en est pas encore arrivée à l'intuition de quelque objectivité ferme, par exemple, Dieu, la loi ou l'homme se tiendrait avec sa volonté, en ayant l'intuition de son être...

"Le devoir suprême, l'essence de l'esprit, est de se connaître soi-même et de se réaliser. C'est ce qu'il accomplit dans l'histoire: il se produit sous certaines formes déterminées, et ces formes sont les peuples historiques. Chacun de ces peuples exprime une étape, désigne une époque de l'histoire universelle."(Georg Wilhelm Friedrich Hegel, la raison dans l'histoire. Introduction à la philosophie de l'histoire*)

Hegel a laissé son empreinte dans le domaine de la philosophie, sa conception idéologique est encore de nos jours étudiée dans diverses écoles. Sa conception de l'homme noir est encore perçue et acceptée comme une évidence malgré le fait qu'il n'a jamais mis les pieds en Afrique pour étayer ses dires et que certains de ses contemporains, dont Olfert Dapper et l'Abbé Grégoire, ont su mettre en évidence à travers leurs écrits la grandeur morale et  intellectuelle des hommes noirs.

Quelles étaient  les vraies motivations d'Hegel?

Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) est sans doute un penseur, dans les temps moderne, à avoir conçu et interprété l’histoire de manière idéologique comme dimension fondamentale de l’existence du Monde. L’histoire pensée à la fois comme mode d’être et comme conscience de ce mode d’être est le fondement même de l’existence selon lui : "être" n’est rien d’autre qu’"avoir été".

 Pour Hegel le principe du monde esprit ne s'appliquait pas à l'Afrique. Dans son livre "Cheikh Anta Diop Volney et le Sphinx" le grand égyptologue Théophile Obenga nous dit ceci: "L'historicité n'est pas reconnue par Hegel aux peuples d'Afrique noire. C'est que chez ces peuples Africains particuliers, les choses concrètes, les évènements, les productions spirituelles, ne permettent pas de saisir, à travers eux, l'esprit qui dirige la marche rationnelle du Monde, à cause de la Magie, du fétichisme, des sacrifices humains du manque d'État, de la méchanceté du climat, de l'inhospitalier des lieux, des terres et des sols. Tout est trop puissant, c'est à dire non objectivité dans une séparation entre l'homme, Dieu et la nature.

En effet pour lui:" Le Gel qui rassemblent les Lapons ou la chaleur torride de l'Afrique sont des forces trop puissantes par rapport à l'homme pour que l'esprit puisse se mouvoir librement parmi elles et parvienne à la richesse qui est nécessaire à la réalisation d'une forme développée de vie (...) La zone chaude et la zone froide ne sont donc pas le théâtre de l'histoire universelle."(*)

Hegel

Hegel définit l'Afrique en trois zones, la première, l'Afrique Noire dont il dira: "l'homme en Afrique noire vit dans un état de barbarie et de sauvagerie qui l'empêche encore de faire partie intégrante de la civilisation." (..)l'Afrique aussi loin que remonte l'histoire est restée fermée, sans lien avec le reste du monde; c'est le pays de l'or, replié sur lui même, le pays de l'enfance qui au-delà du jour de l'histoire consciente, est ensevelie dans la couleur noire de la nuit" et il précise:"l'Africain, en revanche ne sont encore parvenus à cette connaissance de l'universel. La nature est le repliement en soi. Ce que nous appelons religion, État, réalité existant en soi et pour soi, valable absolument, tout cela n'existe pas encore pour eux. Les abondantes relations des missionnaires mettent ce fait hors de doute."

Puis il poursuit plus loin :"Ce qui caractérise en effet les Nègres, c'est précisément que leur conscience n'en est pas encore arrivée à l'intuition de quelque objectivité ferme, par exemple, Dieu, la loi ou l'homme se tiendrait avec sa volonté, en ayant l'intuition de son être. A cette différence entre lui-même, comme individu, et son universalité essentielle, l'Africain dans son unité concentrée et indifférenciée, n'est pas encore parvenu ; d'où il suit que la connaissance d'un être absolu qui serait par rapport au moi quelque chose d'autre, de supérieur, manque ici totalement. Comme il a été dit, le nègre représente l'homme naturel dans toute sa sauvagement et sa pétulance ; il faut faire abstraction de tout respect et de toute moralité, de ce que l'on nomme sentiment, si on veut bien le comprendre ; on ne peut rien trouver dans ce caractère qui rappelle l'homme.(...)Les nègres possèdent ce parfait mépris des hommes qui constitue proprement la condition fondamentale, quant au droit et à la moralité...

La seconde zone L'Afrique septentrionale qui rassemble le nord de l'Afrique et y exempte l'Égypte est décrit par le philosophe comme : "un pays qui ne fait que suivre le destin de tout ce qui arrive de grand ailleurs, sans avoir une figure déterminée qui lui soit propre."

La troisième et dernière étant l'Égypte qui bien qu'étant placée sur le continent Africain ne révèle pas selon lui d'un esprit Africain.

Hegel précise que l’Egypte "ne relève pas de l’esprit africain". Cheikh Anta Diop précisera le contraire : l’Egypte appartient à l'Afrique noire.

Hegel s’appuie sur sa propre spéculation historico-philosophique tandis que Cheikh Anta Diop demeure sur le terrain strict de la science historique qui exige méthodologie, argumentation critique, contrôle, vérification, réfutation, explication et interprétation en toute objectivité.

Nous mettons à jour une méconnaissance parfaite de l'Afrique par un homme considéré comme un très grand philosophe, mais qui à travers ses écrits fonctionnait par idéologie, mépris et ignorance DES GRANDES CIVILISATIONS NOIRES QUI SE SONT SUCCEDE EN AFRIQUE. 

shenoc le 08/03/2006

 

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