Mr EMILE AMELINEAU

 

LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS Par EMILE AMELINEAU

Des personnages comme l'abbé Émile Amélineau ont porté un regard honnête sur l'Égypte Ancienne et ses origines. À travers des fouilles archéologiques qu'il a dirigées à Abydos pendant la période hivernale de 1895 à 1896, ont été mis en évidence des résultats inattendus concernant la période pré dynastique.

Émile Amélineau, archéologue français (1850-1915), qui enseignait l'histoire des religions à l'école pratique des hautes études à paris, fût envoyé en Égypte (Abydos) par le Marquis de Biron avec le concours du Comte Henri de la Bassetière et de Sigismond Bardac afin de réaliser des fouilles qui permettraient de faire la lumière sur les deux premières dynasties.

Avec l'aide de M. de Morgan, directeur des services des antiquités en Egypte, Amélineau s'attellera à sa tâche avec beaucoup de passion, et très vite découvrira le tombeau d'un grand prêtre nommé Mesmia ayant vécu sous le règne de Ramsès II. Il découvrira le tombeau d'Aououapta fils de Sehesehong Meraimen pharaon de la XXIIe dynastie et celui de la fille de Kaschto (dite Peksatere). Amélineau s'affaire à côté de ces tombeaux et découvre de curieux objets qu'il n'avait encore jamais vu: des statuettes en bois, en calcaire, en albâtre, un mobilier de poupées, une très grande quantité de vases et bien d'autres objets dont une table d'offrande grossièrement dessinée sur laquelle était posées quatre cartouches qui retinrent son attention.

Les deux premiers portaient le nom et le prénom d'Ousortesen 1er, second roi de la XIIe dynastie, et les deux seconds portent le nom jusque-là méconnu du dernier roi de la XIe dynastie qui s'appelait Mentouhotep VIe de ce nom. Mais ce qui suivit sur ces cartouches lui permit de démontrer qu'il n'y avait pas eu, contrairement à ce que l'on avait voulu faire croire, de passage violent entre ces deux dynasties, mais tout simplement que Ousortesen 1er descendait par sa mère du dernier roi de la XIe dynastie.

Non loin de cela, il découvre ce qu'il décrit comme étant un crime abominable, la destruction volontaire et organisée par les chrétiens des tombeaux de cette partie de la nécropole, et ce, par tous les moyens y comprit le feu.

Puis dans son livre «les nouvelles fouilles d'Abydos», Amélineau décrit l'une de ses plus importantes découvertes comme suit: «j'ai pu réussir à reconstituer des vases en entier, et de plus les fragments contenant des inscriptions se multipliaient. C'est alors qu'apparut le premier nom des souverains de cette époque. Il était enfermé dans un rectangle et surmonté d'un épervier, dans la forme ordinaire de ce que l'on appelle les bannières royales. Depuis j'en découvris quinze autres, avec tous les titres. Comme uréus de la basse Égypte, vautour de la haute Égypte, ce qui fait que j'ai au moins seize noms de roi ayant gouverné l'Égypte entière à cette époque». Puis il poursuit «Mais la preuve la plus étonnante de l'art des habitants d'Abydos à cette époque me semble fournie par deux petits objets en bois d'ébène. Le premier a été trouvé dans la tombe du roi Serpent: c'était le haut d'une petite statuette admirablement sculptée avec les seins proéminents, les yeux scintillants, la bouche épaisse et la chevelure partagée en nombreuses tresses retombant derrière la tête et terminées par une sorte de tirebouchon des femmes nubiennes. Le type est incontestablement nubien: les femmes de Bi-charis pourraient offrir des types semblables avec une chevelure semblable.

Concernant ses découvertes, Amélineau émet deux hypothèses: «ou ces monuments sont d'une période de décadence, comme la VIIe et la VIIIe dynastie dont les rois sont encore inconnus, ou ils sont d'une époque primitive». Il précise que: le fait que l'arrangement des caractères dans les stèles de particuliers ressemble à celui dans lequel sont les hiéroglyphes des panneaux de Ilosi, que l'on attribue à une époque précédant la construction des pyramides de Gizeh, milite en faveur des stèles qui proviennent des fouilles d'Abydos, et les stèles royales prouvent à n'en pas douter que ce n'est pas une époque de décadence qui les a produites. Il faut donc les attribuer aux premières dynasties tout au moins, et non aux VIIe et VIIIe dynasties qui, d'après Manéthon étaient d'origine memphite. D'un autre coté les deux premières dynasties ne présentent pas un seul nom semblable sur les seize (rois) que je possède et je ne crois pas que l'on puisse dire que le nom du roi n'était pas enfermé dans la bannière royale surmontée de l'épervier, car les titres ordinaires des rois d'Égypte se trouvent à côté de la bannière et sans aucun autre nom. Par conséquent, nous sommes conduits à une époque précédant les deux premières dynasties.

  

Sur ces faits détaillés par Amélineau, nous pouvons affirmer que la civilisation égyptienne est directement liée à la Nubie dont elle prend sa source tant scientifique qu'artistique, mais aussi de par la migration de sa population.

Comment peut-on alors qualifier le comportement de Gaston Maspero vis-à-vis d'Émile Amélineau lors de son retour d'Égypte ?

Amélineau écrit: lorsque je vis M. Maspero pour la première fois après mon retour d'Égypte, c'était au Louvre, je lui résumai mes travaux de l'hiver et je lui fis part de mon désir de lui soumettre les monuments, ne connaissant personne dont le jugement me fut plus précieux que le sien. Il s'est abstenu, c'est son affaire. D'ailleurs, je ne saurai assez regretter cette abstention pour M. Maspero, car pour moi elle ne me fera rien: car si ma thèse est vraie, elle sera toujours admise, un peu plus tôt ou un peu plus tard;

Ainsi, à l'issue de diverses recherches archéologiques, les résultats des fouilles d'Émile Amélineau ont levé le voile sur l'une des pages les plus importantes de l'histoire de l'humanité: l'épopée du peuple ANOU.
Amélineau déclara:
«Des diverses légendes égyptiennes, j'ai pu conclure que les populations établies dans la vallée du Nil étaient de race nègre, puisque la déesse Isis est dite être née sous la forme d'une femme rouge noir, c'est-à-dire ainsi que je l'ai expliqué, avec la couleur café au lait que présentent certains individus de race nègre dont la peau semble avoir des reflets métalliques de cuivre».

Et il poursuit: "La conclusion qui ressort de ces considérations est que le peuple des Anous fut l'initiateur de ces conquérants dans une partie tout au moins des voies de la civilisation et de l'art, et cette conclusion, on le verra facilement, est des plus importantes pour l'histoire de la civilisation humaine et par conséquent de la religion. La civilisation égyptienne -- cela ressort parfaitement de ce qui précède -- est non d'origine asiatique, mais d'origine Africaine, d'origine négroïde quoique cette assertion puisse paraître paradoxale. On n'est pas habitué à doter la race nègre ou les races voisines d'intelligence, d'assez d'intelligence même pour avoir pu faire les premières découvertes nécessaires à la civilisation; cependant, il n'y a pas une seule des tribus habitant l'intérieur de l'Afrique qui n'ait possédé, qui ne possède encore une quelconque de ces premières découvertes."

ISIS  et SON FILS HORUS

ISIS PÉRIODE LATINE

ISIS ET HORUS

 

Amélineau démontre ainsi que la population africaine qui a colonisé la vallée du Nil s'appelle ANOU. Elle a descendu graduellement le Nil et a fondé entre autres les villes d'Esneh, d'Erment, de Qouch et surtout d'Héliopolis.

 

 ps: On doit la première découverte du tombeau d'Osiris au professeur Émile Amélineau

 

 Emile Amélineau: les nouvelles fouilles d'Abydos

Emile Amelineau: Prolégomènes à l'étude de la religion égyptienne Leroux, Paris, 1908.

 shenoc le 16/10/05

 

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