Le Liberia des Américains

 

Le Liberia

Le Liberia nait de la volonté des États-Unis de ne plus vouloir sur son sol les anciens esclaves noirs qu'elle vient d'affranchir. En effet le WASP (white protestant anglo-saxon protestant) et l'ACS (American Colonization Society) mouvements protestataires blancs voient en cette foule de noirs (environ 200 000) une menace pour la population blanche. Il faut dire que Thomas Jefferson, président des États-Unis avait déclaré : " Les Noirs et les blancs ne peuvent pas vivre dans le même pas."

Année

Évènements

1816

Création de "l'American Colonization Society", société philanthropique anglo-saxonne, prônant le retour des anciens esclaves en terre d'Afrique.

1821

Monrovia, première ville destinée aux anciens esclaves est construite sur le cap Mesurado (à l'embouchure du fleuve Saint-Paul). Cette ville fut baptisée ainsi en l'honneur de James Monroe (Vème Président des états Unis). Des divergences s'installent entre autochtones et anciens esclaves.

1841

Joseph Jenkins Robert est nommé Gouverneur de Monrovia.

 1847

Une constitution à l'image de celle des États-Unis voit le jour en juillet 1847. Le Liberia est indépendant. Se profile alors, un siècle de domination politique par les anciens esclaves américains.

1856

Fin du mandat du premier gouverneur noir Joseph Jenkins Robert

L'influence grandissante des Américano-Libériens dans le pays se fait en dépit des nombreuses contestations des autochtones et États européens. 

1892 - 1911

Les américains, les Français et les Britanniques déterminent les frontières du pays. Le Liberia trouve auprès de ses partenaires américains et britanniques le soutien financier nécessaire à son développement.

1917

Le 14 août 1917, le Liberia devient la base africaine supplémentaire des alliés en guerre contre l'Allemagne.

1926

La Firestone Tire and Rubber Company obtient du gouvernement libérien une concession pour une plantation d'hévéas de 400 000 ha faisant de la production de caoutchouc la principale activité économique. Les anciens esclaves d'hier deviennent les nouveaux esclavagistes ceux qui obligent les autochtones à récolté la précieuse matière.

1931

Le dictat du gouvernement envers les populations autochtones est dénoncé par la Société des Nations (SDN). Face ce scandale retentissant le gouvernement est contraint à la démissionner.

1936

Le nouveau gouvernement fait interdire les travaux forcés, mais ne facilite en rien la vie des autochtones, ces derniers n'ont pas le droit de vote et ne sont guère considéré par les Américano-Libériens.

1943

En mai 1943 William Vacanarat Shadrach Tubman est élu président du Liberia. Les États-Unis installent la même année une base militaire au Liberia. Le pays devient partenaire contre les puissances de l'Axe.

1945

Les Libérians autochtones obtiennent le droit de vote. Le Président Tubman met en place des réformes visant à améliorer les infrastructures, la scolarité et les diverses possibilités d'exploiter les ressources du pays.

1951

Mai 1951, malgré toutes les réformes entreprises Tubman reste un président à la solde des Américains. Son partie le True Whig Party sera réélu après qu'il ait évincé brutalement toute concurrence.

1958

 Vote d'une loi contre la discrimination raciale.

1960

Le True Whig Party devient partie unique ouvrant ainsi la voix à 20 ans de règne pour le président Tubman qui guidera le Liberia vers la prospérité tous en l'offrant aux grandes multinationales Américaines et Allemandes.

1971

Le 23 juillet 1971, William Tubman décède à Londres, William Tolbert alors vice-président du Liberia lui succède.

Le nouveau président souhaite tourné son pays vers l'Afrique de ce fait prend ses distances avec l'ami américain, il souhaite un Liberia uni sans tenir compte de l'animosité que nourri les Américano-Libériens envers les Libériens autochtones. 

1979

L'inflation du pays commence, le prix des aliments de base tels que le riz augmente provoquant des émeutes durement réprimées par les autorités.

1980

Tolbert autorise les partis d'oppositions, mais fera emprisonner tous les dirigeants qui prendront part à la tentative de coup d'État contre lui muselant par la même l'opposition.

 1982

Le 12 avril 1980 à lieu un coup d'État sanglant qui porte à la tête du pays le sergent chef Samuel K Doe.Le président Tolbert est retrouvé éventré, ses collaborateurs seront exécutés ou offert à la foule vindicative. Le règne de Samuel Doe marque la fin des privilèges des Américano-Libériens. Doe s'approprie les pleins pouvoirs, s'autoproclame général, supprime toutes les libertés et prend la tête du People's Redemption Council. Le pays sombre à nouveau dans le chaos.

 1984

En juillet 1984 les États unis font pression sur le général Doe et lui impose la création d'une nouvelle constitution.

 1985

Comme son prédécesseur Doe réprime les parties d'oppositions et fraude lors des élections présidentielles. Des faits de violation des droits de l'homme et de corruptions lui sont aussi reprochés. Le pays s'appauvrit chaque jour, chômage et inflation prennent de l'ampleur.

 L'opposition grandissante s'organise autour de Charles Taylor, économiste formé aux États-Unis. Ce dernier compte sur l'ethnie de sa mère les Gio pour mener la révolte qui destituera Doe. La révolte naît depuis la région du mont Nimba et s'étend très vite dans tout le pays. L'armée ne peut contrer les manifestants, mais mène de sérieuses actions de représailles contre les civiles. La foule se masse aux portes de la capitale Monrovia, mais des divergences internes naissent dans le "National Patriotic Front of Liberia"(NPFL), parti de Charles Taylor repoussant ainsi sa venue au pouvoir.

 1990

Prince Johnson lieutenant de Charles Taylor fait sécession, il quitte le NPFL avec un millier de partisans et fonde l?"Independent National Patriotic Front of Liberia" (INPFL). Devant la situation chaotique du pays la CEDEAO (La Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest) décide l'envoi de l'ECOMOG (ou ECOWAS, Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group, ou Brigade de surveillance du cessez-le-feu de la CEDEAO) des troupes d'interpositions qui doivent restaurer la paix dans le pays. Sous l'égide du Nigeria qui lui fournit l'essentiel de ses effectifs, l'ECOMOG s'installe à Monrovia le 24 août 1990, huit mois jour pour jour après le déclenchement de la guerre civile au Liberia. Le 9 septembre Samuel Doe meurt sous les coups d'un partisan de Prince Johnson, il sera torturé, son pénis sera mutilé, ses oreilles arrachées et sa dépouille sera traînée nue dans les rues de Monrovia. Charles Taylor contrôle 90% du territoire libérien (sauf Monrovia) mais la situation n'évolue guère dans le pays.

1991

La CEDEAO organise une conférence de réconciliation nationale qui se soldera par un échec

 1992

Malgré la présence des troupes de l'ECOMOG, Taylor et ses partisans tentent à nouveau d'entrer dans la capitale. Sa deuxième tentative se solde par un échec qui fragilise sa position au sein de son parti. Certains chefs de guerre se désolidarisent de son action et s'approprient une partie de son territoire.

1993

Les guerres de pouvoir font 150 000 victimes, les Nations Unies imposent un embargo sur le pays accentuant par ce fait la situation critique des civils premiers touchés par les atrocités commises. Les nombreux pourparlers de paix ne mènent qu'à de nouvelles batailles entre fractions rivales.

 1994

Une énième tentative de formation d'un gouvernement transitoire échoue.

 1995

À Abuja un accord de paix entre tous les chefs de guerre se profile, la possibilité d'un gouvernement d'union nationale se dessine.

1996

Malgré les accords d'Abuja, les combats reprennent en avril 1996, et le 28 mai  l'ECOMOG reprend le contrôle d'une capitale dépouillée de ses biens et de ses habitants. La CEDEAO impose des élections, le désarmement des factions rivales et la transformation de ces derniers en partie politique. Les chefs de guerre acceptent les propositions de la CEDEAO.

1997

Le 19 juillet Charles Taylor est élu président du Liberia avec 75% des voix. Les observateurs présents qualifieront son élection de "globalement libre et transparente" malgré les suspicions de fraude électorale. Charles Taylor est celui que les occidentaux ont choisi, malgré les nombreux massacres qu'il a cautionné, le plus à même selon eux de mener le pays vers la paix et de leur permettre de venir à nouveau exploiter les richesses du Liberia. Si son règne apporte un semblant de paix dans le pays, il reste des milliers de déplacés, de réfugiés, d'enfants orphelins, d'enfants combattants tout un peuple à redonner confiance, un pays à reconstruire....

shenoc le 01/01/2008

 

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